Suivi de l'état du Saint-Laurent
Qu’est-ce que le Programme de Suivi de l’état du Saint-Laurent?
Ce programme, lancé officiellement en 2003, permet à ses partenaires de mettre en commun leur expertise pour rendre compte, à intervalles réguliers, de l’état et de l’évolution du Saint-Laurent. Les résultats de ce suivi sont diffusés à la fois dans une série de fiches d’information, lors du Rendez-vous Saint-Laurent et dans le Portrait global de l’état du Saint-Laurent, publié tous les cinq ans.
Comment le Saint-Laurent se porte-t-il?
Le Portrait global 2014 présente les plus récents constats qui se dégagent des travaux réalisés dans le cadre du programme. En 2014, le bilan de santé du grand fleuve présente un équilibre fragile. La majorité des indicateurs demeurent dans un état intermédiaire. À la suite de la réintroduction du bar rayé, on enregistre une progression importante de la reproduction naturelle, de la croissance et de la répartition de cette espèce dans le fleuve. Toutefois, le Saint-Laurent demeure vulnérable dans son ensemble. Par ailleurs, les populations de bélugas et de fous de Bassan connaissent une dégradation importante.
- De 2003 à 2014, 67 % des indicateurs communs avec les portraits globaux antérieurs se sont maintenus dans les catégories intermédiaire et intermédiaire-bon.
- De 2008 à 2014, 43 % des indicateurs communs sont demeurés stables, alors que le reste se répartit en proportions égales entre détérioration et amélioration.
La figure 1 présente un sommaire de l’évolution de quelques indicateurs de 2003 à 2014.
Figure 1. Évolution de l’état des indicateurs bar rayé, fou de Bassan et béluga de 2003 à 2014
Description longue
La figure présente l’évolution de l’état de trois indicateurs sur une échelle variant de mauvais à bon. On voit une progression de l’indicateur bar rayé (de mauvais à intermédiaire-bon) et une dégradation des indicateurs fou de Bassan (de bon à intermédiaire-mauvais) et béluga (d’intermédiaire-mauvais à mauvais).
Faits saillants du Portrait global
Les faits saillants du Portrait global sont également disponibles en version imprimable (PDF).
Le Portrait global 2014 s’appuie sur 19 indicateurs :
Selon l’indice de qualité bactériologique et physicochimique (IQBP), la qualité de l’eau se situe dans la catégorie intermédiaire-bon en 2008-2010. Toutefois, le pourcentage de stations où l’IQBP est bon ou satisfaisant est passé de 75 % en 2003-2005 à 67 % en 2008-2010.
Au chapitre de la contamination par les toxiques dans l’eau, les substances les plus préoccupantes sont les polybromodiphényléthers (PBDE) et les produits pharmaceutiques et de soins personnels.
En ce qui concerne la contamination par les toxiques dans les sédiments, le secteur du tronçon fluvial entre Montréal et Sorel comporte le plus grand nombre de sites de sédiments très contaminés et le plus grand nombre de substances présentant des dépassements de critère.
Dans le cas de la contamination des poissons des lacs fluviaux, seuls le mercure dans les dorés jaunes et les grands brochets du lac Saint-Louis ainsi que les PBDE et les biphényles polychlorés (BPC) dans les meuniers noirs du lac Saint-Pierre sont à surveiller.
Parmi les contaminants mesurés dans les œufs de grand héron, seuls les PBDE présentent de légers dépassements de critère, et ce, dans trois des quatre colonies analysées.
La population de béluga du Saint-Laurent est toujours menacée, mais sa situation est plus préoccupante en raison du déclin de son abondance, de la mortalité importante des nouveau-nés en 2008, 2010 et 2012 et de la diminution de la proportion d'individus immatures et de nouveau-nés.
Le fou de Bassan présente des signes de difficulté, qui se traduisent par une perte d’abondance et par une baisse importante de son succès reproducteur. Toutefois, les concentrations des contaminants toxiques dans ses œufs sont toutes inférieures aux critères.
Les eaux coquillières des Îles-de-la-Madeleine et de la Basse-Côte-Nord sont d’excellente qualité. Elles sont plus affectées par la contamination bactérienne anthropique dans les secteurs de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent.
Les débits de 2008, 2009 et 2011 se ressemblent avec des débits moyens annuels près de la moyenne historique, alors que les débits observés lors des années 2010 et 2012 sont très faibles. Le constat de 2008 à 2012 correspond à des débits moyens à faibles.
Le secteur du tronçon fluvial et celui des îles de Sorel présentent une richesse en macroinvertébrés benthiques plus faible et une plus forte proportion d’espèces tolérantes à la pollution.
L’état de santé des communautés de poissons demeure globalement stable depuis 1995. Cependant, au lac Saint-Pierre, la perchaude a connu un déclin majeur en raison, notamment, de la dégradation de son habitat.
Les pertes de milieux humides attribuables à des interventions humaines directes ont fortement diminué, alors que le secteur des îles de Boucherville subit toujours un assèchement relatif et que les milieux humides du secteur du lac Saint-Pierre restent peu ceinturés par des milieux naturels.
Les secteurs les plus fortement touchés par les plantes envahissantes sont Boucherville et le lac Saint-Pierre. L’espèce la plus problématique est le roseau commun ou « phragmite ».
Le bar rayé présente des signes de rétablissement encourageants. Son aire de répartition, son taux de croissance et son abondance sont à la hausse. La reproduction naturelle du bar rayé témoigne d’un environnement favorable à l’espèce et représente un jalon important pour son rétablissement dans le Saint-Laurent.
Parmi les processus océanographiques, plusieurs changements physiques (hivers plus doux et presque sans glace, printemps hâtifs et réchauffement des eaux de surface durant la période estivale) ont été observés dans le golfe au cours de la dernière décennie.
Les changements dans les processus océanographiques auraient entraîné des modifications dans les communautés phytoplanctoniques et zooplanctoniques, notamment des floraisons printanières phytoplanctoniques hâtives ainsi qu'un changement dans la communauté zooplanctonique défavorisant des espèces arctiques au profit d'espèces atlantiques.
Le réchauffement accru des eaux de surface en période estivale augmente les risques de floraison d’algues toxiques.
Parmi les oiseaux marins, les populations de goélands argentés, de guillemots marmettes et de petits pingouins se portent bien. En revanche, les populations de macareux moines connaissent un déclin depuis 1993 et les sternes caspiennes sont encore très peu abondantes.
Pour en savoir plus, consultez le rapport complet du Portrait global 2014.
Qui sont nos partenaires?
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Stratégies Saint-Laurent (organisme non gouvernemental)