Conférences
M. Serge Lepage
S’adapter aux changements climatiques dans le secteur fluvial du Saint-Laurent : prévoir le prévisible et l’imprévisible
Biographie
Titulaire d’un baccalauréat en génie physique de l’Université Laval, d’une maîtrise en océanographie de l’Université McGill et d’une scolarité de doctorat dans la même discipline de l’Université Dalhousie (Halifax), M. Serge Lepage a été consultant pour des firmes de génie-conseil de 1983 à 1996, travaillant à des projets dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, dans le nord du Québec, en Afrique de l’Ouest et en République populaire de Chine. De 1996 à 2013, il a travaillé au sein d’Environnement Canada, occupant les postes de sédimentologue, de coordonnateur de programmes environnementaux, de conseiller scientifique et de chef du musée de la Biosphère de Montréal. Au cours de sa carrière, M. Lepage a écrit ou coécrit de nombreux articles scientifiques et a contribué au développement de plusieurs outils de vulgarisation scientifiques (brochures, livres et CD-ROM). Retraité de la fonction publique fédérale depuis 2013, il vient de faire paraître Découvrir les océans – Initiation à l’océanographie, science de la mer, aux Éditions Multimondes.
Résumé
Alors que l’on s’attend en général à ce que les changements climatiques produisent une hausse des niveaux d’eau en milieu marin, l’effet pourrait être contraire dans le Saint-Laurent fluvial, soit une baisse des niveaux d’eau associés à une diminution de la quantité d’eau sortant du lac Ontario. Cette situation serait attribuable à la diminution de la période d’englacement dans les Grands-Lacs, ce qui entraînerait, par conséquent, une évaporation accrue de ces plans d’eau. La plupart des scénarios climatiques pour le fleuve Saint-Laurent prévoient une baisse des niveaux d’eau de l’ordre de 0,5 à 1,0 mètre dans le corridor fluvial, baisse qui serait variable d’un secteur à l’autre du fleuve et d’une saison à l’autre. Un effet combiné de la hausse des niveaux dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent et de la baisse des niveaux dans le secteur fluvial pourraient entrainer une remontée de l’eau salée plus en amont de la limite actuelle située à la pointe est de l’île d’Orléans. Par ailleurs, on sait que la hausse des températures de l’air et de l’eau, de même que l’augmentation des précipitations, particulièrement en hiver (parfois sous forme de pluie) seront d’autres facteurs à considérer pour évaluer les conséquences multiples des changements climatiques sur les écosystèmes, les usages et le domaine bâti dans le secteur fluvial du Saint-Laurent. Outre les variations climatiques moyennes, qui vont engendrer une évolution certaine des écosystèmes et de la biodiversité du Saint-Laurent, et une modification de certains usages dans le secteur fluvial (sports, transports, énergie, construction, santé, tourisme, etc.), l’un des facteurs les plus importants à considérer dans la situation qui prévaudra dans quelques décennies sera l’augmentation du nombre d’événements extrêmes, qui sont difficiles à prévoir et à gérer. Les pluies torrentielles soudaines et les débordements des égouts pluviaux, les redoux hivernaux et les crues sous couvert de glace, les périodes prolongées de sécheresse et les étiages sévères sont autant de situations qui seront susceptibles d’avoir d’importantes répercussions sur le domaine bâti (érosions des berges, inondations, sinistres dans la zone inondable, prises d’eau inefficaces, rampes de mises à l’eau inutilisables, coût des assurances, etc.) si nos plans d’urgence, nos modes de gestion et nos temps de réaction sont inadéquats. Serons-nous prêts à faire face à tous ces événements? Serons-nous prêts à prévoir le prévisible et l’imprévisible?
Pour obtenir une copie de la présentation, contactez-nous à psl@ec.gc.ca ou psl@mddelcc.gouv.qc.ca.
M. François Morneau
Le Saint-Laurent: un géant qui veut reprendre son lit!
Biographie
M. Morneau est titulaire d’un baccalauréat pluridisciplinaire en sciences de la terre et en écologie et d’une maîtrise en géographie physique, spécialisée en géomorphologie de l’Université Laval. Après avoir travaillé pendant plus d’une quinzaine d’années dans le domaine des évaluations environnementales de projets routiers, maritimes et aériens au ministère des Transports du Québec, M. Morneau s’est joint à la Direction générale de la sécurité civile et de la sécurité incendie du ministère de la Sécurité publique, en 2001, à titre de spécialiste en gestion des risques naturels. L’érosion du littoral, les risques d’avalanches, la dégradation du pergélisol au Nunavik, les problématiques de gestion des bassins versants et des zones inondables sont quelques-uns des dossiers qu’il a coordonnés. M. Morneau agit également comme coordonnateur du Programme environnement maritime pour le compte du consortium Ouranos depuis sa création en 2002.
Résumé
Le système hydrographique du Saint-Laurent, incluant les Grands Lacs, est parmi l’un des plus importants bassins au monde et se classe au 3e rang en importance en Amérique du Nord, après ceux du Mississippi et du Mackenzie. Au Québec, c’est quelque 60 % de la population québécoise répartie dans les 330 municipalités riveraines qui vit sur ses plaines côtières. Dans la partie maritime, à l’est de Québec, 129 municipalités se situent directement sur les rives du fleuve.
Si, en amont de Québec, les influences anthropiques sur le contrôle des débits du fleuve, la gestion des glaces et la mise en place de différentes infrastructures de contrôle semblent avoir une certaine capacité à limiter les « humeurs » du fleuve, il en va bien autrement dans l’estuaire et dans le golfe Saint-Laurent, où ce géant nous rappelle de plus en plus souvent ses droits sur son lit.
Avec le réchauffement climatique planétaire, le fleuve tend à vouloir reprendre du volume et à se réapproprier les rives et sa plaine de débordement. Ce réchauffement qui tend à s’accentuer depuis quelques décennies influence déjà divers processus géomorphologiques et océanographiques. L’accélération de l’érosion des berges, le mouvement des flèches littorales et des plages, la disparition des marais intertidaux et l’accroissement du phénomène de submersion marine sont quelques signaux probants que le fleuve Saint-Laurent est en réaction.
Le consortium Ouranos, en étroite collaboration avec ses partenaires chercheurs s’intéresse activement à ces diverses influences du climat sur les processus naturels qui interagissent sur les milieux côtiers. Les impacts de ces dynamiques littorales du point de vue des changements climatiques sont préoccupants, notamment sur la vulnérabilité tant des milieux naturels que des zones riveraines bâties et des infrastructures publiques.
Pour obtenir une copie de la présentation, contactez-nous à psl@ec.gc.ca ou psl@mddelcc.gouv.qc.ca.
Mme Catherine Dubois
Les changements climatiques illustrés
Biographie
Mme Catherine Dubois est membre du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD) de l’Université Laval à titre de stagiaire postdoctorale. Elle est également chargée de cours à l’École d’architecture. Elle collabore actuellement au projet de recherche international et interdisciplinaire intitulé « CapaCités : des Connaissances aux Actions Pour l’Adaptation des Cités » qui est piloté par le Laboratoire de recherche en architecture (LRA) de l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse (France).
Mme Catherine Dubois est candidate au doctorat en architecture et en génie civil sous la cotutelle de l’Université Laval et de l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse. En plus de son expérience de recherche et d’enseignement, elle compte cinq années de pratique professionnelle, notamment pour l’architecte Richard Saint-Pierre (Québec) et pour les architectes Pierre Rosier et Olivier Ehresmann (La Réunion).
Son parcours académique et professionnel lui a permis de reconnaître le besoin de créer des passerelles entre la recherche fondamentale, l’enseignement et l’exercice de l’architecture. Pour cette raison, elle a mis en œuvre une importante démarche d’enquête participative et novatrice pour élaborer la thèse intitulée : « Adapter les quartiers et les bâtiments au réchauffement climatique; une feuille de route pour les architectes et les designers urbains québécois ».
Résumé
L’adaptation aux changements climatiques est une démarche qui doit être ancrée dans la réalité d’un milieu donné parce qu’elle est intimement liée au contexte environnemental, politique, économique, géographique et social de ce milieu. Qui connaît mieux cette réalité locale que les acteurs qui y vivent et y travaillent? Élus, citoyens, gestionnaires, entrepreneurs, professionnels, techniciens, opérateurs, chercheurs peuvent être interpelés par la problématique de l’adaptation aux changements climatiques. Recourir à l’expérience et aux connaissances de ces acteurs locaux par le biais de processus de participation permet d’établir une stratégie d’adaptation locale et de faciliter sa mise en œuvre. Les priorités et les connaissances de ces acteurs, de même que les outils qu’ils utilisent et les approches qu’ils privilégient pour résoudre un problème sont toutefois nombreux et diversifiés. Il importe donc de développer des activités participatives spécifiques pour maximiser leurs différents apports.
La pertinence d’adopter une approche participative pour appuyer une stratégie locale d’adaptation a été discutée en prenant pour exemple le projet de recherche intitulé « Changements climatiques et transformation urbaine; un projet de recherche-action pour renforcer la résilience de la Communauté métropolitaine de Québec ». Plus précisément, trois types d’activités participatives créées dans ce cadre ont été présentées : le forum citoyen, l’atelier diagnostic et les scénarios illustrés avant/après. Ces activités, bien qu’elles aient été élaborées initialement pour les milieux urbains, sont transposables aux milieux fluviaux et marins. Pour cette raison, l’accent fut mis sur la méthode plutôt que sur les résultats du projet de recherche.
Pour plus d’information, communiquez avec Mme Catherine Dubois au catherine.dubois@arc.ulaval.ca.
M. Claude Villeneuve
Le Saint-Laurent et les changements climatiques : gérer l’inévitable et éviter l’ingérable?
Biographie
M. Claude Villeneuve est biologiste. Depuis plus de 35 ans, il partage sa carrière entre l'enseignement supérieur, la recherche et les travaux de terrain en sciences de l'environnement. Auteur de treize livres dont « Vivre les changements climatiques, réagir pour l’avenir » avec François Richard (Éditions Multimondes, 2007) et « Est-il trop tard ? Le point sur les changements climatiques », il a reçu de nombreuses récompenses pour la qualité de son travail dont le titre de « Scientifique de l’année 2001 ». Il est membre du cercle des Phénix en environnement.
Il enseigne actuellement au département des sciences fondamentales de l’Université du Québec à Chicoutimi où il est directeur de la Chaire de recherche en éco-conseil depuis 2003.
Il préside le Comité consultatif du Fonds environnement Desjardins depuis sa création et siège au comité scientifique du Consortium OURANOS et au comité directeur de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable.
M. Claude Villeneuve a reçu le prix argent des Prix canadiens de l’environnement dans la section changements climatiques en 2006. Il a été nommé au cercle d’excellence des Universités du Québec la même année et a reçu, le 30 septembre 2010, le prix Alphonse et Dorimène Desjardins du ministère des Relations internationales et de la Francophonie pour sa contribution au rayonnement international du Québec.
Résumé
Dans un contexte mondial où on continue inéluctablement à augmenter les émissions de gaz à effet de serre, le passé n’est plus garant de l’avenir. Les changements climatiques qu’on peut anticiper pour le vingt-et-unième siècle sont dorénavant inévitables. La cible d’une augmentation de moins de deux degrés à laquelle les négociateurs internationaux s’accrochent depuis l’Accord de Copenhague est désormais hors de portée. Le réchauffement excèdera donc très vraisemblablement cette cible. Qu’est-ce que cela signifie pour le Saint-Laurent, les gens qui vivent sur ses rives, les activités économiques qui s’y déroulent et les infrastructures qu’on y construit ? Le passé n’est plus garant de l’avenir et cette nouvelle réalité nous oblige à réfléchir autrement pour éviter les catastrophes qu’il serait difficile de gérer à plus ou moins long terme. Intégrer la nouvelle variabilité climatique dans nos projets et dans nos modes de gestion et d’utilisation du territoire devient un impératif d’adaptation. Saurons-nous relever le défi ?
Pour obtenir une copie de la présentation, contactez-nous à psl@ec.gc.ca ou psl@mddelcc.gouv.qc.ca.