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Ville de Trois-Rivières: " Ville de Trois-Rivières : Premier plan municipal d’adaptation aux changements climatiques au Québec "
Depuis cinq à dix ans, les changements climatiques ont exacerbé les événements climatiques sur le territoire trifluvien. Ces événements ont engendré des problèmes d’approvisionnement en eau potable (sécheresse), de gestion des eaux pluviales (pluies diluviennes et inondations éclair) et ont fait augmenter les effets d’îlots de chaleur (vague de chaleur). Trois-Rivières souhaitait donc, en plus de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, élaborer un plan afin de s’adapter à ces événements climatiques plus fréquents. La Ville augmentera ainsi sa résilience face aux changements climatiques et s’assurera de toujours offrir des services de qualité à ses citoyens.
Les objectifs du plan municipal d’adaptation aux changements climatiques sont les suivants :
- Identifier, analyser et évaluer les risques reliés aux changements climatiques sur le territoire;
- Assurer la pérennité et la sécurité des infrastructures et des bâtiments existants;
- Réduire les effets des îlots de chaleur sur la population;
- Améliorer la gestion de l’eau pluviale, potable et usée;
- Planifier le développement de la Ville en tenant compte des contraintes identifiées sur le territoire.
Ces objectifs se sont traduits par 52 mesures concrètes, afin de répondre aux risques et aux problèmes qui ont été identifiés ultérieurement. Ces mesures, à court et moyen termes, nécessitent une structure d’imputabilité et de responsabilité claire. La désignation des responsables pour chacune des actions est primordiale à la mise en place de ces dernières. L’appui du Conseil de Ville est le levier le plus déterminant pour l’implantation dans l’organisation. Il faut s’assurer d’intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans les politiques et les outils déjà en place. Finalement, pour obtenir le financement nécessaire à la mise en œuvre des mesures, celles-ci sont intégrées au plan triennal d’immobilisation dont l’exercice budgétaire est revu annuellement.
Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine: " Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière "
L’érosion côtière est un phénomène de plus en plus présent aux Îles-de-la-Madeleine. Les modélisations réalisées au cours des dernières années et les observations issues du milieu confirment cette tendance. Bien que depuis le début des années 2000, diverses instances scientifiques s’intéressent au phénomène en le documentant pour aider le milieu à mieux le comprendre, peu d’interventions sur le terrain ont permis de compiler des données, hormis l’érection de capteurs de sable dans les brèches dunaires et la plantation d’ammophiles à ligule courte. L’idée était donc de mener un projet pilote de type bancs d’essai, étalé sur trois années, permettant de tester à petite échelle des solutions de protection souples et mixtes (végétaux, balles de foin, déchets forestiers, anciennes cages à homard, etc.), d’effectuer un suivi et d’obtenir des données et des résultats sur l’évolution des sites ciblés. L’approche retenue devait être peu coûteuse, facilement réalisable et permettre la valorisation de matériaux naturels ou de résidus inertes. L’acquisition de ces connaissances vise à augmenter la résilience des collectivités face à ce phénomène.
L’objectif du projet est de contribuer à la protection et à la mise en valeur du littoral par le biais d’activités de sensibilisation et de l’élaboration de méthodes d’intervention mixtes qui favorisent une gestion davantage intégrée et durable des berges face au problème d’érosion. Nous avons supposé que ce déploiement à petite échelle pourrait présenter des pistes de solutions sur les basses côtes sableuses qui pourraient permettre de corriger le déficit sédimentaire plutôt que de s’opposer à la dynamique naturelle.
Jusqu’à présent, les interventions réalisées présentent des résultats positifs. L’implication de différents partenaires et acteurs du milieu a favorisé le travail de concertation et le partage d’information, et elle a permis de mieux orienter, valider et faciliter la réalisation du projet. Les résultats et l’intérêt qu’il a suscité auprès de la population et des intervenants du milieu incitent à poursuivre les bancs d’essai au-delà de l’automne 2014. Des efforts seront investis afin de trouver une suite aux activités. Ce projet du Comité ZIP des Îles, en partenariat avec différents organismes, aura permis de mettre en œuvre des actions concrètes dont le suivi permettra d’obtenir des résultats tangibles et documentés. Ainsi, le mode opératoire de cette démarche pourra être transposé à d’autres lieux qui sont confrontés à des problèmes apparentés.
Alliance verte: " Guider l’industrie maritime vers l’excellence environnementale "
Fondée en 2007 par les principales associations de l’industrie maritime du Canada et des États Unis, dont la Société de développement économique du Saint-Laurent, l’Alliance verte s’est rapidement taillé une réputation enviable pour sa crédibilité et sa transparence, et pour sa capacité à stimuler les compagnies participantes à améliorer leur performance environnementale au-delà des exigences réglementaires. Le programme environnemental était d’abord destiné à la région du Saint-Laurent et des Grands Lacs, mais l’intérêt suscité au sein de l’industrie maritime lui a permis d’étendre ses frontières à toute l’Amérique du Nord.
L’Alliance verte offre un cadre détaillé permettant aux compagnies maritimes de mesurer d’abord, puis de réduire leur empreinte environnementale. Le programme environnemental aborde plusieurs enjeux environnementaux prioritaires grâce à ses onze indicateurs de rendement :
- espèces aquatiques envahissantes;
- émissions atmosphériques polluantes : oxydes de soufre (SOx) et matières particulaires (PM);
- émissions atmosphériques polluantes : oxydes d’azote (NOx);gaz à effet de serre;
- résidus de cargaison;
- eaux huileuses;
- conflits d’usage dans les ports et terminaux (bruit, poussière, odeurs et pollution lumineuse);
- leadership environnemental;
- gestion des ordures;
- prévention des fuites et déversements;
- manutention et entreposage du vrac solide.
Les participants de l’Alliance verte sont engagés à continuellement réduire leur empreinte environnementale. Leur progression est évaluée annuellement à l’aide des indicateurs de rendement définis dans le cadre du programme environnemental de l’Alliance verte. La certification des participants se fait selon un processus rigoureux et transparent. Les armateurs, ports, corporations de la Voie maritime, terminaux et chantiers maritimes participants doivent démontrer une amélioration continue et mesurable, année après année, afin d’obtenir leur certification de l’Alliance verte.
Le programme environnemental de l’Alliance verte prouve son efficacité et sa capacité à encourager ses participants à surpasser les exigences réglementaires. Les résultats sont à la hausse, la performance environnementale ne cessant de s’améliorer depuis la première année d’évaluation en 2008. L’Alliance verte a reçu plusieurs prix pour son engagement envers le développement durable, son caractère innovant et sa capacité à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie maritime.
Alliance de recherche universités-communautés sur le défi des communautés côtières: " La résilience des communautés face aux changements climatiques : le renforcement des capacités de résilience de Rivière-au-Tonnerre et de Sainte-Flavie "
L’Alliance de recherche universités-communautés sur le défi des communautés côtières (ARUC DCC) est un groupe de collaborateurs préoccupés par les impacts sociaux des changements climatiques sur les communautés côtières et riveraines. Ils réalisent actuellement une étude de cas qui a pour objectif de comparer la manière dont les changements climatiques sont anticipés par deux municipalités dont le contexte est similaire. Les municipalités à l’étude sont Rivière-au-Tonnerre et Sainte-Flavie, l’une ayant été affectée par les grandes tempêtes de 2010 dans l’est du Canada (Sainte-Flavie), l’autre non (Rivière-au-Tonnerre). Les études de cas sont des recherches-actions participatives et partenariales.
L’objectif est de renforcer les capacités de résilience et de gouvernance des communautés littorales de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent à la suite des transformations de l’environnement (physique, biologique, social, politique). Pour atteindre cet objectif, l’ARUC-DCC cherche à :
- Comprendre les liens entre le savoir scientifique et le savoir local sur le plan des changements climatiques et de la résilience des systèmes sociaux-écologiques;
- Renforcer les capacités de coconstruction et la coproduction d’outils de transfert des connaissances en soutien à la décision, afin d’augmenter les compétences des communautés;
- Comprendre les relations entre la gouvernance et les gouvernements en matière de gestion des usages de l’eau et d’adaptation.
Les travaux ont permis de tirer les constats suivants :
- L’importance du partenariat entre les acteurs dans les processus de prise de décision permet le renforcement des connaissances, la compréhension des phénomènes et des limites des actions déjà posées et le développement des habiletés nécessaires à la coconstruction de solutions visant l’adaptation;
- La plupart des acteurs impliqués mentionne le rôle démobilisateur des instances publiques dans la manière d’apporter leur expertise pour contrer les impacts des changements climatiques;
- La résilience et l’adaptation aux changements climatiques sont des concepts qui débordent largement les simples aspects des risques environnementaux, s’invitant plutôt dans le domaine de l’occupation du territoire et de son développement.
Alliance des villes des Grands-Lacs et du Saint-Laurent: " Initiatives de l’Alliance des villes des Grands-Lacs et du Saint-Laurent en matière d’adaptation aux changements climatiques "
L’Alliance a conduit en 2012 une enquête sur la gestion municipale des eaux de ruissellement, enquête basée sur un sondage de l’Environmental Protection Agency des États-Unis de 2009. Vingt-cinq municipalités riveraines ont participé à cette enquête, ce qui représente 10 millions de citoyens répartis à travers le bassin des Grands-Lacs et du Saint-Laurent. L’étude a permis de relever une intensification des phénomènes liés aux changements climatiques ainsi que l’absence de ressources portant sur l’adaptation aux changements climatiques destinées aux municipalités.
Afin de conduire cette étude, l’Alliance des villes des Grands-Lacs et du Saint-Laurent a établi de prime abord une série de postulats et d’hypothèses auxquels l’étude devait répondre:
- Les politiques municipales, les normes et les infrastructures bâties sont basées sur d’anciennes normes;
- Ces normes doivent être revues et adaptées pour réduire la gravité des impacts des changements climatiques;
- La prédiction de l’évolution future du climat et l’évaluation des risques locaux posés à l’infrastructure bénéficieraient d’un soutien technique et financier, ainsi que d’un apport en ressources humaines accru;
- L’Alliance des villes des Grands-Lacs et du Saint-Laurent offre aux municipalités une source d’information ciblée sur l’adaptation aux changements climatiques : le Service municipal d’adaptation et de résilience (SMAR).
Le projet a permis de tirer quelques conclusions, notamment que les municipalités doivent accroître leur adaptation et leur résilience aux changements climatiques tout en favorisant une approche régionale. Le SMAR, bien qu’étant une réponse aux besoins des membres de l’Alliance, ne représente qu’une aide partielle qui doit être parfaite et qui s’inscrit dans une démarche essentielle.
Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador: " Les Premières Nations côtières de Pessamit et Uashat mak Mani-utenam et leur démarche d’adaptation aux changements climatiques "
Les communautés des Premières Nations vont globalement être plus touchées par les impacts des changements climatiques que le reste des collectivités du Québec. Cela s’explique par :
- Leur exposition plus forte aux aléas climatiques, car elles sont souvent situées en milieux forestier, côtier ou encore dans les régions nordiques loin des centres urbains;
- Les multiples projets de développement économique présents sur ces territoires (barrages, mines, etc.), qui augmentent les risques d’impacts cumulés;
- Leur lien avec le territoire plus étroit que pour le reste de la population en général. Les Premières Nations comptent beaucoup sur l’environnement pour leur économie, leur santé, leurs pratiques culturelles, etc. Il y a une relation d’échange et de responsabilité vis-à-vis de ce territoire.
Il est donc primordial pour ces communautés de s’adapter. Dans cette optique, l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL) et les communautés des Premières Nations réalisent un projet collaboratif. Ce projet se traduit par la rédaction de plans d’adaptation aux changements climatiques (PACC), dont les objectifs sont les suivants :
- Définir des solutions concrètes pour limiter les conséquences négatives des impacts des changements climatiques et tirer profit au maximum des impacts positifs;
- Apporter des ressources et des outils pour renforcer les capacités des communautés en matière de planification territoriale dans le contexte actuel et évolutif des changements climatiques.
Ce projet est expérimental et permettra d’élaborer une démarche fonctionnelle de réalisation de PACC au sein des communautés des Premières Nations. Ces plans seront modelés à la réalité de chaque communauté.
Un volet communication est déployé afin de combattre les stéréotypes et d’encourager le partage d’expériences entre Premières Nations et non-autochtones dans cette réalité commune de changements climatiques planétaires.
Le prochain objectif de l’IDDPNQL est d’organiser un forum sur l’adaptation aux changements climatiques en partenariat avec l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) pour engager un dialogue entre les Premières Nations et les non autochtones.
Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire: " Adaptation des côtes à terrasses de plages du Bas-Saint-Laurent aux changements climatiques "
Au Québec, la lutte contre l’érosion est engagée depuis plusieurs années, généralement à l’aide de structures de protection verticales et rigides. À plusieurs endroits sur la planète, les autorités se tournent davantage vers la recharge en sable des plages comme moyen d’atténuation des impacts de l’érosion. Cette technique dynamique permet de reconstruire une plage large à faible pente ce qui engendre une perte d’énergie des vagues, contrairement aux structures rigides de protection qui réfléchissent les vagues. La recharge en sable a l’avantage de se façonner au rythme des vagues. Au Québec, quelques expériences de grande ampleur ont déjà été réalisées. Cependant, celles-ci sont difficiles à reproduire pour de petites municipalités ou des regroupements de riverains. On a peu recours à la recharge en sable en raison de ses coûts élevés, de la lourdeur administrative et du sentiment de protection qu’apportent les enrochements sur les résidents côtiers.
L’objectif des projets réalisés par le comité ZIP de l’Estuaire est de démontrer les bienfaits et les avantages de la recharge en sable des plages comme technique dynamique d’atténuation de l’érosion côtière dans un contexte de changement climatique. Au printemps 2012, deux projets pilotes de recharge en sable ont été réalisés à Sainte-Flavie et à Rivière-Ouelle, afin de mettre à l’essai cette solution.
Les recharges en sable ont permis d’élargir et d’engraisser la haute plage et le haut estran. Une part considérable de l’engraissement provient d’un apport naturel. Les conditions météorologiques favorables des deux dernières années ont aussi contribué aux remaniements des sédiments rechargés ainsi qu’à une accumulation naturelle des sédiments. Ces travaux ont permis de conserver le caractère naturel de la côte, ce qui favorise l’accumulation naturelle de sédiments. La pérennité de ces restaurations est conditionnelle aux recharges de sable d’entretien. D’après le suivi réalisé, il a été estimé qu’une recharge du tiers de la recharge initiale devrait être réalisée tous les deux ans. Les retombées environnementales sont évidentes puisqu’une restauration avec des techniques vertes permet de conserver et même d’accroître la biodiversité d’une plage naturelle. Entretenir, conserver et restaurer nos plages naturelles permet également de mieux protéger les infrastructures privées et municipales et ainsi de diminuer le stress des propriétaires en cas de tempête.
Université du Québec à Rimouski: " La décision d’adaptation au changement climatique en situation d’érosion côtière : décider sans comparer "
Parmi les conséquences anticipées du changement climatique, l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des épisodes de forte érosion côtière a particulièrement retenu l’attention au Québec. L’évaluation économique des conséquences de l’érosion et du coût des mesures d’adaptation pose un double défi : comment évaluer la perte de valeur attribuable à l’érosion côtière et le coût des mesures d’adaptation alors que les connaissances sur l’un et l’autre aspect sont lacunaires et vont certainement évoluer avec le temps? Comment décider quand les options sont fluctuantes, sinon inconnues?
Trois scénarios d’évolution possible du trait de côte ont été construits sur la base de l’évolution constatée antérieurement sur une période de 60 à 70 ans. La prise en compte de la valeur des propriétés riveraines permet de donner une approximation satisfaisante de la valeur perdue par l’érosion. Cette approximation peut aussi servir de guide pour déterminer la valeur maximale à investir dans les mesures d’adaptation (protection, retrait, ne rien faire). Ces deux éléments (érosion prévue, projection de la valeur foncière) combinés avec la valeur actuelle des pertes futures constituent les prémisses d’une approche de gestion du risque.
L’adaptation au changement climatique des communautés côtières, fondamentalement la viabilité de ces communautés dans un environnement souvent hostile et qui le deviendra de plus en plus, fait appel à deux démarches distinctes, mais étroitement complémentaires:
- L’évaluation de risque dont les résultats à court terme peuvent inspirer des actions immédiates, comme des mesures d’urgence;
- La gestion du risque où une démarche participative, inclusive, de confiance mutuelle peut contribuer à fixer des balises sur le niveau de risque acceptable et donc à inspirer des mesures d’adaptation.
Université du Québec à Rimouski: " Des écosystèmes côtiers « squeezés » entre la mer et la terre : quelles stratégies d’adaptation à adopter face au changement climatique? "
Les écosystèmes côtiers sont soumis à un double stress dans les zones habitées : l’urbanisation croissante sur le bord de mer et les changements climatiques engendrent leur dégradation, et même parfois leur disparition. En absence de contraintes, les écosystèmes côtiers s’ajustent à la hausse du niveau de la mer en migrant vers les terres. En présence de contraintes physiques, telles qu’une falaise morte, des infrastructures (routières ou résidentielles) et des ouvrages de protection côtière, ces obstacles constituent une barrière à la migration naturelle des écosystèmes vers les terres, processus appelé « coastal squeeze ».
Bien qu’aucune étude portant spécifiquement sur le « coastal squeeze » n’ait été réalisée sur les rives québécoises du golfe et de l’estuaire du Saint-Laurent (GESL), la problématique est bel et bien présente. Comme les décideurs n’ont aucun bilan passé et futur, ils ont peu de moyens de savoir si le problème est léger, aigu ou critique et où agir en priorité. Afin de contrer cette lacune, le projet vise, entre autres, à évaluer la sensibilité des écosystèmes côtiers face au « coastal squeeze » en fonction de scénarios de changements climatiques et de hausse du niveau marin relatif pour 2060 et 2100.
L’évaluation de la sensibilité des écosystèmes côtiers au « coastal squeeze » permettra de dresser un état de la situation sur les écosystèmes du GESL. De plus, la cartographie des résultats permettra de cibler des stratégies d’adaptation. Des espaces où on accepte de laisser évoluer plutôt que de le contraindre par des interventions anthropiques pourraient être l’une des mesures suggérées. Dans une perspective de changements climatiques, la dégradation ou la perte des écosystèmes peut nuire aux populations humaines et rendre les infrastructures plus vulnérables à l’érosion et à la submersion côtière. La notion d’espace pourrait contribuer à diminuer les risques à l’aide d’une cartographie basée sur la dynamique des écosystèmes. Cette mesure apparaît prometteuse pour une gestion durable dans un climat changeant, car elle maintient les fonctions physiques naturelles des écosystèmes côtiers, ce qui augmente leur résilience et celles des communautés côtières.
Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec: " Faire face aux changements climatiques au Québec : vulgariser les connaissances et sensibiliser les décideurs régionaux du RNCREQ "
Alors que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un enjeu planétaire, la gestion des risques climatiques relève d’une appropriation à l’échelle locale et régionale. Les acteurs régionaux – élus, gestionnaires, professionnels, dirigeants d’entreprises et de services publics – sont appelés à jouer un rôle important pour limiter les impacts des changements climatiques dans leur région. Or, ils se sentent rarement interpellés par ces enjeux et leurs connaissances en la matière sont souvent floues, notamment en raison de la multitude d’informations existantes. Tandis que les scientifiques recueillent des données, développent les connaissances, publient de nombreux ouvrages, les acteurs de terrain peinent à s’y retrouver. Ils n’ont pas accès à de l’information adaptée et vulgarisée qui leur permettrait de mieux cerner les enjeux des changements climatiques et leurs impacts concrets, et ils perçoivent difficilement ce qu’ils peuvent faire pour mieux y faire face. Par ailleurs, chaque région possède des caractéristiques géographiques et socioéconomiques qui lui sont propres. L’ampleur et les conséquences des impacts des changements climatiques diffèrent donc d’une région à l’autre, et certains secteurs sont plus vulnérables que d’autres.
Il existe donc un besoin de sensibiliser les décideurs, de rendre accessibles les connaissances scientifiques et de faire le lien entre, d’une part, ces connaissances et, d’autre part, les impacts qu’on observe déjà et que l’on pourrait observer à l’avenir dans chaque région du Québec.
Le Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec (RNCREQ) a développé un outil de communication, qui s’est manifesté concrètement en seize courtes fiches adaptées pour chaque région du Québec. Les objectifs de cet outil de communication sont les suivants :
- Diffuser une information utile, pertinente et concise, basée sur la science, les scénarios climatiques, et les réalités et vulnérabilités propres à chaque région;
- Faire le lien entre la science et les observations sur le terrain, entre ce que nous disent les recherches scientifiques et les réalités régionales concrètes;
- Sensibiliser les décideurs du secteur public et du secteur privé aux risques probables et au rôle qu’ils peuvent jouer pour y faire face et s’adapter;
- Favoriser l’appropriation des enjeux d’adaptation à l’échelle régionale dans une perspective de prise en charge. Cet outil de communication est une contribution à la nécessaire prise en charge des risques climatiques au Québec. Il s’inscrit dans une démarche à long terme qui doit se poursuivre.
D’autres démarches de communication doivent être entreprises, pour mener graduellement à une appropriation des enjeux, puis à des actions concrètes de gestion des risques (élaboration et mise en œuvre de plan d’action). Ce sera aux acteurs régionaux de mettre en œuvre ces actions.
Pour sa part, le RNCREQ poursuivra sa démarche en se consacrant aux objectifs suivants :
- Mieux connaître les acteurs régionaux et cerner plus précisément leurs besoins;
- Dresser un portrait des initiatives existantes et identifier les freins et les facteurs de succès;
- Faciliter le partage des expertises et des expériences.